Maniema : Le Long Combat des Femmes pour l’Égalité et la Représentation

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Dans la province du Maniema, et plus spécifiquement à Kasongo, l’histoire a laissé un héritage lourd qui continue de peser sur la condition féminine. L’implantation de la culture arabo-musulmane, suite à la traite des esclaves par les négriers arabes, a favorisé l’enracinement de coutumes discriminatoires et rétrogrades. Ce contexte historique a fortement entravé l’instruction des femmes, notamment dans les milieux ruraux. Tragiquement, la femme et la fille du Maniema y sont encore souvent considérées comme des sous-hommes, n’étant pas traitées sur un pied d’égalité avec les hommes et les garçons.

Défis Sociaux et Éducationnels : Un Taux d’Analphabétisme Alarmant

Sur le plan éducationnel, les filles sont clairement défavorisées au profit des garçons, un déséquilibre qui se traduit par des chiffres accablants : 52% des femmes au Maniema sont analphabètes.

Cette inégalité se retrouve aussi dans les sphères culturelle et religieuse. La femme du Maniema ne peut souvent pas prendre la parole en public devant les hommes, une restriction qui génère une profonde frustration. L’ignorance de leurs droits et la peur sont aujourd’hui les maux qui menacent le plus la vie des femmes de la province.

La Sous-Représentation Politique, Malgré la Démocratie

Malgré l’avènement du processus démocratique en République Démocratique du Congo (RDC), la situation politique au Maniema est particulièrement révélatrice des inégalités persistantes. La province n’a produit qu’un pourcentage insignifiant des femmes députées et/ou sénatrices lors des différents cycles des élections depuis 2006 . Cela, en dépit de quelques candidatures féminines et du fait que les statistiques montrent que le nombre de femmes est supérieur à celui des hommes dans la province.

Ce fossé est d’autant plus criant que la RDC, emportée par le vent de la démocratie, a adhéré et ratifié des textes juridiques internationaux prônant l’égalité entre les sexes et a promulgué une Constitution qui consacre la parité.

Éveiller les Consciences pour la Participation

La Constitution de la RDC prévoit un quota de 30% de femmes dans les institutions, mais au Maniema, il reste un travail considérable à accomplir pour éveiller les consciences et encourager les femmes à s’impliquer activement dans la gestion de la chose publique.

Compte tenu de la supériorité numérique des femmes au Maniema, les échéances électorales a venir offrent une opportunité significative pour une représentation non négligeable des femmes aux organes de prise de décision.

Il est impératif que les femmes du Maniema saisissent ce moment pour faire valoir leurs droits, briser les barrières historiques et culturelles, et enfin occuper la place qui leur revient dans la gouvernance de leur province.

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